Menu
Libération

Créer sa PME: boîte à mauvaises surprises pour les chômeurs

Article réservé aux abonnés
publié le 7 août 2004 à 1h42

Créer son entreprise. Une ambition pour certains. La dernière chance, celle que l'on saisit quand le chômage s'éternise, pour beaucoup. Un an après l'entrée en application de la loi pour l'initiative économique de l'ancien secrétaire d'Etat aux PME Renaud Dutreil, censée «faire de la création d'entreprise un acte simple, rapide et accessible à tous», le gouvernement ne cache pas sa joie. Le seuil de 200 000 créations annuelles a été atteint en 2003. Il devrait être dépassé en 2004. Les chômeurs représentent aujourd'hui 30 % des créateurs. Autant de petits soldats engagés dans la grande campagne chiraquienne, lancée en 2002, du «un million d'entreprises nouvelles en cinq ans». Jean-Pierre Raffarin a même décidé d'en faire «un acte national de mobilisation». Pourtant, derrière le «bonheur d'entreprendre» célébré par le Premier ministre, se cache une réalité plus brutale : ce bonheur-là est rarement le remède pour sortir du chômage. Manque de formation, de compétence, d'accompagnement, on ne s'improvise pas chef d'entreprise.

Douche froide. Pour la plupart des chômeurs qui se lancent, «il s'agit avant tout de s'assurer une activité, observe Marie Lacoste, responsable d'Avenir, la maison des chômeurs de Toulouse. Souvent, l'ANPE leur a soufflé l'idée : "Pourquoi ne créeriez-vous pas une entreprise ?" Ils réfléchissent et peuvent trouver qu'un petit commerce serait fort sympathique. Fini de se faire exploiter par un patron ! D'autres veulent donner un sens à leur vie...» Avec un a