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Libération

Les banques privées russes n'attirent toujours pas les épargnants

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Les établissements publics et étrangers sortent renforcés de la crise qui a touché le secteur en juin.
publié le 7 août 2004 à 1h42

Moscou, de notre correspondante.

Le calme est revenu dans les banques russes, après la crise de confiance qui a fortement ébranlé le secteur en juin (Libération du 10 juillet). Depuis fin juillet, les particuliers russes se sont remis à déposer plus d'argent qu'ils n'en retirent, observe-t-on chez Alfa Bank, la principale banque privée russe, qui avait été l'une des plus touchées. En quelques semaines, ses clients auraient retiré plus de 500 millions d'euros de leurs comptes, effrayés par des rumeurs selon lesquelles la banque figurerait sur une liste noire d'établissements «fragiles». Energiquement défendue par ses actionnaires ­ qui se sont dits prêts à injecter jusqu'à 1 milliard de dollars pour préserver sa liquidité ­, Alfa Bank a surmonté la crise mais les séquelles risquent d'être durables.

Cuvettes de WC. «Les gagnants de la crise, ce sont les banques d'Etat et les banques étrangères. Mais aussi la plus grande banque de Russie : la banque du matelas», ruminait récemment le vice-président d'Alfa Bank, Oleg Tumanov. Selon un récent sondage de l'institut VTsIOM, réalisé avant et pendant cette crise, 70 % des Russes ne possèdent toujours pas de comptes en banque. Ils préfèrent garder leur argent en liquide à la maison, sous leurs matelas ou plus souvent dans des cachettes plus originales : cuvettes de WC, balcons, fours...

«L'argent aime le silence. Toute l'agitation des derniers mois autour des banques russes fait que, maintenant encore, certains clients continuent de reti