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Libération

Sanofi-Aventis, nouveau-né en petite santé

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La fusion, adoubée hier par l'Autorité des marchés, accouche d'un groupe endetté.
publié le 10 août 2004 à 1h43

Pilule avalée. Hier, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a déclaré réussie l'offre d'achat de Sanofi sur son concurrent Aventis. Mais ce gobage par une société au chiffre d'affaires deux fois inférieur accouche d'un groupe endetté, exposé aux ruades des génériques et confronté, comme ses homologues, à une crise de productivité. La bataille boursière a laissé de grosses traces dans les comptes du nouvel ensemble : pour emporter le morceau, Sanofi a dû rallonger le montant de son offre jusqu'à 55 milliards d'euros, dont 16 milliards en cash qui iront dans les poches des actionnaires d'Aventis. Soit le coût de développement de 20 molécules, si l'on prend les estimations controversées de l'industrie, et plus sûrement de 80. C'est aussi 2 milliards de plus que le déficit de la Sécu prévu pour 2004. De son côté, la proie, Aventis, a dû avouer, fin juillet, 109 millions d'euros de bénéfice en moins : le coût des campagnes de pub, des bataillons des agences de com et des conseils bancaires et juridiques... Sans compter les 10 à 20 millions d'euros de prime de départ pour le patron, Igor Landau, peu disert sur ce sujet.

«Doublons». «Ça paraît beaucoup d'argent, mais ça ne devrait pas être une épine dans le pied du nouveau groupe», relativise Frédéric Desdouits, analyste à la société de Bourse Exane qui estime que l'endettement devrait durer «quatre ou cinq ans, pas plus». Dans l'intervalle, Jean-François Dehecq devra donc réussir le mariage entre deux entreprises aux cultures très