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Libération

Une industrie en panne de produits innovants

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Faute de trouver de nouvelles molécules, le groupe mise sur des traitements vendeurs.
publié le 10 août 2004 à 1h43

«Pour raison de santé» : tel était le slogan de la campagne de publicité destinée à inciter les actionnaires d'Aventis à apporter leurs titres à Sanofi afin de boucler la fusion. Une recherche dans les bases de données de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) démontre pourtant que Sanofi n'échappe pas au mal qui frappe l'industrie : la difficulté de développer des traitements innovants. Ces quatre dernières années ­ entre le 1er août 2000 et le 1er août 2004 ­ le groupe Sanofi-Synthélabo a ainsi obtenu une petite dizaine d'autorisations de mises sur le marché (AMM). Pour mesurer leur apport thérapeutique, l'Afssaps évalue leur «amélioration du service médical rendu», en les comparant aux traitements déjà existants. Résultat ? Six des AMM apportent des améliorations «nulles» ou «mineures». Deux «modérées». Et seulement deux sont qualifiées d'innovations «importantes» ou «majeures». A noter que ces dernières correspondent à de nouvelles indications pour des produits vieux de plusieurs années, le Plavix et l'Aprovel.

Reste à vendre le plus possible pour compenser ces piètres résultats. A cette aune, mieux vaut la douzième version d'un traitement qui touche une population gigantesque qu'une molécule plus innovante mais destinée à peu de patients. Pas étonnant, dès lors, que les analystes et les investisseurs apprécient les futurs produits vedettes de Sanofi, comme l'Acomplia, prévu pour 2005, qui doit aider à perdre du poids et arrêter de fumer,