La bonne nouvelle est aussi la mauvaise : en France, la prochaine vendange devrait grimper à 57 millions d'hectolitres, soit 20 % de plus que celle de 2003. Selon les chiffres publiés hier par le ministère de l'Agriculture, la récolte du millésime 2004 devrait être supérieure de 3 % à la moyenne des volumes produits lors des cinq dernières campagnes. Ce qui pourrait aggraver la crise de ce secteur, menacé de surproduction, d'une concurrence étrangère féroce et d'une baisse structurelle de la consommation.
Sur les 57 millions d'hectolitres attendus cette année, 26,3 millions seront des «vins d'appellation» (AOC, etc.), 14,8 millions seront classés en «vins de pays», 7,7 millions en «autres vins, jus et moûts», selon la terminologie en usage, et 8,2 millions d'hectolitres de vins aptes à l'élaboration du cognac. Parmi les vignobles particulièrement productifs cette année, le Champagne, où le rendement est estimé à 13 800 kg de raisin par hectare, et le Bordelais, où la charge en raisin laisse augurer une récolte quantitativement exceptionnelle, estiment les spécialistes. Idem pour l'Alsace, où les rendements potentiels sont élevés. En revanche, dans le Sud-Est, le déficit hydrique est important. La sécheresse commence à affecter certains vignobles, notamment ceux de la Drôme et du Vaucluse. Les parcelles situées sur des coteaux trop exposés souffrent particulièrement.
L'arrivée de cette belle récolte devrait en tout cas relancer le débat sur les moyens pour sortir de la crise vi