Virée. Elle était la figure de proue de la révolte des femmes de ménage d'Arcade, sous-traitant des hôtels Accor (Mercure, Novotel, Formule 1, etc.). Parmi toutes ces femmes immigrées et précaires, Faty Mayant avait osé parler des cadences infernales. Osé se syndiquer et faire grève, pendant un an, avec une vingtaine de ses collègues. Deux ans après cette longue lutte, la direction d'Arcade, qui n'a pas voulu répondre à Libération, a finalement licencié Faty en mai pour «dépassement de ses heures de délégation».
Histoire malheureusement courante d'un syndicalisme qui peine à percer dans le secteur du nettoyage. «Les chantiers sont éclatés, les salariés isolés et les conflits sporadiques, explique Jean-Pierre Tavernier, de Sud nettoyage. Les problèmes se retrouvent pourtant partout : dans l'hôtellerie comme dans le nettoyage industriel ou les hôpitaux, dans la plupart des sociétés de nettoyage.»
Chez Accor, on assure n'avoir eu aucune remontée sur la dégradation des conditions de travail: «Ni par nos délégués du personnel, ni par la commission paritaire de suivi instaurée depuis la grève de 2002», note Kathy Kopp, la directrice générale des ressources humaines. Pourtant, le groupe envisage d'abandonner ses contrats de sous-traitance (lire ci-contre).
Allègement. Après leur longue grève de 2002, les femmes de chambre d'Arcade avaient obtenu un allègement des cadences. Les contrats à temps partiel, souvent imposés, avaient été portés à six heures par jour au lieu de cinq. «Mais la