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Le vin français se trouve un nouvel eldorado en Corée

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Alors qu'elles stagnent voire reculent ailleurs, les ventes ont augmenté de 40% l'an dernier, profitant d'un engouement récent pour cette boisson.
publié le 12 août 2004 à 1h44

Séoul, envoyé spécial.

Au milieu des convives qui se bousculent devant le long comptoir de la Vie du vin, le plus grand bar à vins de Séoul, ouvert en août 2003 à Apgujeong (quartier tendance de la capitale), Suh Han-jeong, premier sommelier de Corée, savoure son succès. Son guide du vin, Suh Han-jeong's Wine Guide, paru au début de l'année, est un best-seller. A la Vie du vin, hommes et femmes sur leur trente et un, millionnaires engoncés dans des costumes à fines rayures, femmes diamantées aux allures de Castafiore, jouent du coude pour recueillir l'autographe du meilleur nez de Corée. Le premier aussi, dans son pays, à avoir reçu, en août 2000, la médaille française du Mérite agricole. «Je suis un autodidacte du vin, confie Suh Han-jeong. Je me suis formé seul, il y a trente ans. Comme le vin n'existait pas alors en Corée, je suis parti étudier l'oenologie en France. Invité par les vignobles, j'ai fait quatre fois la France de long en large. Je n'oublierai jamais cette époque bénie.»

Bond en avant. Trente ans plus tard, dans une Corée du Sud portée sur ses alcools de riz, de gingembre ou de rose, et raffolant des whisky, cognac, armagnac et autres digestifs importés d'Europe, du Japon ou des Etats-Unis, le vin est peu à peu adoubé. La presse coréenne a révélé l'an passé que Léonard de Vinci était un grand amateur de rouge. Depuis, les Coréens sont persuadés que l'absorption de tanin rend génial.

Le vin français est le premier à profiter de l'engouement. Alors que, sur des ma