Les jeunes sont-ils les sacrifiés de la mondialisation ? Jamais le chômage ne les a autant frappés, jamais leur exclusion d'un travail décent n'a été si évidente. Près de la moitié de la planète des sans-emploi a moins de 24 ans, estime un rapport publié hier par le BIT (Bureau international du travail), à la veille de la Journée internationale de la jeunesse, ce 12 août. Les 15-24 ans représentent 88 des 186 millions de personnes officiellement au chômage. Soit 47 %, alors qu'ils ne constituent que 25 % de la population active (personnes âgées de 15 à 64 ans).
Le chômage mondial des jeunes a atteint 14,4 % en 2003, une hausse de 26,8 % par rapport à 1993. Dans le même temps, le nombre des 15-24 ans a grimpé de 10,5 %, à 1,1 milliard d'individus, mais le nombre d'emplois qui leur est offert n'a augmenté que de 0,2 %. «Ils sont les premiers à perdre leur emploi et les derniers à en trouver un, estime Isabelle Guillet, l'une des rédactrices du rapport. En période de crise, ils sont encore plus vulnérables que les personnes les plus âgées.»
Les jeunes, première variable d'ajustement des employeurs ? C'est l'avis du BIT, qui rappelle que ces chiffres ne décrivent qu'une réalité partielle du travail des jeunes. «Sur les 550 millions de travailleurs pauvres qui n'arrivent pas à se maintenir avec leur famille au-dessus du seuil de pauvreté de 1 dollar par jour, 130 millions sont des jeunes qui doivent lutter pour survivre», via le travail informel. Là, ils sont souvent astreints à de