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Libération

Les «gilets rouges» de la SNCF payés au tarif réduit

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Salariés par une filiale, ces CDD des gares ne touchent pas de primes de week-end.
publié le 13 août 2004 à 1h45

Certaines expressions ont des vertus rassurantes. Dans le cas des «gilets rouges», c'est même la fonction de ceux qui les portent. Depuis 1995, face aux menaces d'attentats, aux fortes affluences estivales ou aux pannes informatiques, la réponse de la SNCF est immuable : «Les équipes d'accueil vont être renforcées par des gilets rouges.» Ce sera le cas ce week-end, pour orienter les voyageurs du 15 août, qui croient avoir affaire à des employés de la SNCF comme les autres. Les gilets rouges arborent un badge SNCF, comme n'importe quel cheminot fort de ses acquis sociaux. Pourtant, les gilets rouges ne sont pas des salariés de la SNCF, mais d'Effia Services, une branche de la société Effia, filiale à 99,99 % de SNCF Participations, holding de la SNCF. Et ils ne bénéficient pas de la convention collective qui devrait leur être appliquée.

Les week-ends de grands départs, la direction puise dans «un fichier d'un millier de noms» pour affecter entre 500 et 800 gilets rouges dans les différentes gares. Ceux-ci enchaînent des missions dont la durée n'excède pas une demi-journée. «Au-delà, ça pose des difficultés de concentration, justifie la directrice générale d'Effia Services, Marie-Thérèse Bouttemy. Ils ne travaillent donc pas plus de quinze heures par semaine.» Payés «7,61 euros de l'heure, 8 euros pour les chefs d'équipe», ils sont soumis, pour la plupart, au régime CDD d'une journée. «J'ai quelques contrats pour tout l'été, précise la directrice. Mais les gilets rouges veulent