Alors que les consommateurs boudent cette année des fruits et légumes jugés trop chers dans les rayons, la tension reste forte entre producteurs qui s'estiment lésés et distributeurs soupçonnés de pratiquer des prix astronomiques. Un grand écart qui s'explique non seulement par les marges des intermédiaires, mais aussi par les coûts de transport (renchéris par la hausse du prix de l'essence) et de distribution.
Pour calmer le jeu, Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Economie, s'est engagé hier dans l'Hérault à réunir de nouveau l'interprofession aujourd'hui ou demain pour discuter des prix à la production. Avec un objectif : garantir un tarif minimum aux producteurs et aux maraîchers qui, actuellement, «sont parfois condamnés à vendre à perte», comme l'a déclaré hier le ministre. A terme, une modération des marges des grossistes et des grandes enseignes semble donc inévitable, dans le droit fil de l'accord signé le 17 juin entre distributeurs et producteurs afin d'encadrer les prix au détail pour les productions en situation de crise.
Mardi dernier, les maraîchers avaient réitéré leur demande d'un prix minimum, lors d'une énième réunion de «concertation» organisée discrètement à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. A la sortie, les représentants des Jeunes agriculteurs, la branche «jeunes» de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), paraissaient certains d'obtenir le tarif plancher qu'ils appel