Après l'année noire 2003, 2004 sera-t-elle celle du redressement ? Enlisée depuis trois ans, la croissance française redémarre plus vite que prévu. Selon l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), elle aurait fluctué entre 0,8 % et 0,9 % au deuxième trimestre. Après un gain de 0,8 % au premier trimestre, la France se dirige vers une croissance pour 2004 au-delà des prévisions de l'Insee (2,3 %). En rythme annualisé, le PIB (produit intérieur brut, la richesse créée) galoperait même «entre +3,2 % et +3,6 %», estime-t-on à Bercy. Mais cette évaluation «est trompeuse», note Guillaume Mordant, responsable de la division des comptes trimestriels de l'Insee. «Car cela laisse entendre que les deux prochains trimestres feront aussi bien que les deux premiers. Or, historiquement, c'est très rare.» Reste que le décollage de l'économie d'au moins 0,8 % entre avril et juin dément les prédictions de l'Insee, qui tablaient sur 0,5 %.
De Palavas-les-Flots (lire page 10), Nicolas Sarkozy a illico surfé sur cette «excellente nouvelle». «L'économie repart», a assuré le ministre de l'Economie, se félicitant d'avoir «la meilleure croissance des pays de la zone euro». Ces chiffres, veut-il croire, «montrent que la politique de soutien à la consommation et à l'investissement engagée par le gouvernement porte ses fruits». Quatre mois et demi après son arrivée à Bercy, faut-il y voir un effet Sarkozy ? Plutôt un effet baraka. Délicat pour les économistes d'évaluer l'imp