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Libération

Guerre des taxis dans les rues de Moscou

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Le maire soutient l'arrivée de compagnies privées, ce qui révolte 30000 chauffeurs illégaux.
publié le 14 août 2004 à 1h46

Moscou de notre correspondante

«Mais regardez-moi ces bandits ! Ils ont même des armes dans leurs voitures ! C'est pas des taxis, c'est des mafieux !» Devant la gare de Koursk, à Moscou, deux rondes d'hommes très excités s'observent. Par deux fois au moins ces dernières semaines, ils en sont même venus aux mains. Les plus remontés sont les bombili, chauffeurs privés qui, depuis la décomposition du monopole soviétique des taxis, avaient pris l'habitude de se répartir les passagers à la sortie des gares.

Anarchique. Depuis deux semaines, ils voient une flotte impressionnante de «taxis jaunes» (appartenant à une nouvelle compagnie privée) essayer de leur soustraire leurs clients. «Regardez, ils viennent à cinquante taxis jaunes, alors qu'il n'y a même pas de travail pour cinq voitures», poursuit Serguei, un chauffeur privé de 64 ans, qui complète ici sa retraite d'ancien taxi soviétique, 1 700 roubles par mois (48 euros). «Les jaunes viennent aussi nombreux parce qu'ils ont peur de nous, confie un autre. Et ils ont bien raison, je ne vous dis pas comment nous allons faire, mais nous allons les chasser !»

Le très autoritaire maire de Moscou, Iouri Loujkov, a décidé de mettre un peu d'ordre dans le marché anarchique des taxis. «Nous allons ouvrir un réseau de haltes devant les gares, hôtels ou aéroports, où seuls pourront stationner des véhicules licenciés, explique la mairie. Car actuellement on ne compte encore que 3 500 taxis licenciés pour 30 000 ou 40 000 taxis illégaux.» La rè