Berlin de notre correspondante
Près de 90 000 personnes, selon les organisateurs, pour faire plier le gouvernement. Hier soir, ils manifestaient dans 90 villes d'Allemagne contre la réforme du marché du travail (lire ci-contre). A Berlin, ils étaient plus de 15 000, selon la police, à participer à cette marche de protestation partie à 18 heures de l'Alexanderplatz. Depuis que plusieurs villes d'ex-Allemagne de l'Est se sont mises à manifester le lundi, voici deux semaines, le mouvement s'est étendu à l'ensemble du pays y compris à l'Ouest. L'Allemagne de l'Est, dont le taux de chômage oscille entre 18 et 22 %, n'avait plus défilé comme cela depuis les fameuses «manifestations du lundi», organisées contre l'ancien régime communiste à la fin des années 80. Cette référence historique a provoqué la colère de Gerhard Schröder et de ses ministres. «Quand je pense que le PDS, héritier direct des communistes, ose participer à ce mouvement, cela me révulse», commente une Allemande de l'Est qui travaille aujourd'hui au gouvernement. Ni cette polémique, ni les modifications de la loi, qualifiées de «cosmétiques» par les manifestants, n'ont freiné l'ardeur des mécontents.
«Quand l'ennemi vacille, il faut passer à l'attaque», hurle l'un des organisateurs de la manif berlinoise avant de laisser un groupe improbable raper sur le thème : «A bas Hartz IV (du nom de la réforme contestée, ndlr), nous sommes le peuple.» A Berlin, les manifestants ont en moyenne une cinquantaine d'années. «Je ne v