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Libération

La Chine, futur chef de file du textile

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Selon l'OMC, le pays sera le principal bénéficiaire de la fin des quotas le 1er janvier 2005.
publié le 17 août 2004 à 1h47

Une déflagration. Le monde du textile va être bouleversé le 1er janvier 2005. Cette date marquera le démantèlement du système des quotas d'importations prévu par l'OMC (Organisation mondiale du commerce). Principal bénéficiaire : la Chine, grâce à sa production à grande échelle, sa main-d'oeuvre bon marché et son savoir-faire technique. Selon une étude de l'OMC parue le 12 août, ce pays devrait voir sa part de marché passer de 16 % à 50 % aux Etats-Unis et de 18 % à 29 % en Europe. Les importations européennes de textile en provenance de Chine ont déjà doublé entre 2001 et 2003.

Depuis quarante ans, le textile bénéficiait de protections particulières. Mais lors de la création de l'OMC, en 1995, les pays membres sont convenus d'une totale libéralisation du secteur, qui emploie 40 millions de personnes dans le monde. Pour les libéraux, le consommateur devrait aussi y gagner. Une enquête du cabinet d'études Kurt Salmon Associates, spécialisé dans la grande distribution, assure que le prix des vêtements baissera de 10 % à 15 % avec l'irruption de 20 000 fournisseurs chinois. Les parkas, dont les quotas ont déjà été supprimés, ont vu leurs importations multipliées par sept et leur prix d'achat pour les entreprises importatrices chuter de 59 %.

Le coût social et humain s'annonce lourd. En Europe bien sûr, qui perdrait chaque année 10 % d'emplois sur ses 2 millions dans le textile, selon le Cepii (lire ci-contre). Mais surtout en Asie, où les «saignées» dans les pays moins concurrent