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Libération

Les guichetiers de la SNCF s'accrochent à leurs billets

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Les syndicats voient dans la promotion des distributeurs automatiques les prémices de suppressions de postes.
publié le 17 août 2004 à 1h47

Un siège vide. La scène se passe à la gare de Metz-Ville (Moselle), où la SNCF teste la mise en place du poste de «conseiller clientèle», le dernier-né de ses métiers. Pendant une semaine, jusqu'à hier matin, il est resté vacant. A cause d'un désaccord persistant entre la SNCF et les syndicats. Ces derniers s'inquiètent de la mission assignée aux conseillers : orienter les clients vers les bornes Internet, les distributeurs automatiques et autres «canaux de distribution économiques».

«Derrière la création presque anecdotique d'un nouveau métier, se dissimule une grande ambition : réduire de 70 à 30 % le nombre de transactions effectuées au guichet d'ici à 2010», dénonce Bernard Aubin, secrétaire fédéral de la CFTC cheminots. Et, une fois que la SNCF aura réussi à faire diminuer considérablement les ventes aux guichets, craint-il, elle n'aura plus qu'à supprimer des postes de guichetiers. «Des centaines d'emplois sont menacés, redoute Didier Fontaine, secrétaire fédéral SUD Rail. Mais leur disparition va être progressive : ces réorganisations seront mises en place au fur et à mesure de l'avancée des travaux du TGV Est.» La SNCF dément «toute suppression d'emploi». Les deux parties pourront s'expliquer dès demain : Guillaume Pépy se rendra en Moselle. L'occasion pour le directeur général exécutif de la SNCF d'entendre les guichetiers lui dire qu'ils refusent de «scier la branche sur laquelle ils sont assis». «Alors qu'ils vendent des billets depuis des années, relève Bernard Au