Berlin de notre correspondante
Les Allemands peuvent toujours manifester le lundi, Gerhard Schröder n'a pas l'intention de modifier le coeur de ses réformes. A l'occasion de sa conférence de presse de rentrée, le chancelier allemand a redit que «Hartz IV» (quatrième volet de la réforme du marché du travail) serait appliqué à compter du 1er janvier 2005 «sans autre changement». «Je me bats pour ces réformes parce qu'elles sont indispensables à la modernisation de l'Allemagne», a expliqué Gerhard Schröder avec le plus grand calme. A ceux qui l'accusent d'acculer les chômeurs de l'ex-RDA à la misère, il a rappelé que l'Etat allemand s'était engagé à consacrer aux nouveaux Länder 42 % de son plan de lutte contre le chômage longue durée.
Que demande le peuple ? «Du respect», a estimé hier pour sa part Matthias Plazeck. Selon le ministre-président SPD du Brandebourg, les manifestations qui agitent l'Allemagne de l'Est depuis trois semaines (Libération du 17 août) ne sont pas seulement liées au programme de coupe des indemnités chômage. Elles montrent à quel point les Ossis, quinze ans après la chute du Mur, ont peur d'être les laissés-pour- compte de la nouvelle Allemagne. «J'admire les résultats accomplis par les Allemands de l'Est et leur capacité à s'adapter au changement», a souligné hier Gerhard Schröder.
Le chancelier a en revanche stigmatisé l'opposition qui profite des angoisses des gens pour faire «leur petite soupe électorale». En ligne de mire, le PDS (néocommunistes), qui