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Libération

Travail de saison, un souci gros comme une maison

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publié le 19 août 2004 à 1h49

La question du logement des saisonniers a longtemps été traitée avec légèreté par les employeurs de l'agriculture et du tourisme qui recourent pourtant massivement à cette main-d'oeuvre. Aujourd'hui, les professionnels des deux secteurs reconnaissent leur négligence. Et la regrettent. «Dans l'agriculture, le logement est devenu le noeud du problème pour recruter», explique-t-on à la Mutuelle sociale agricole (MSA), le régime de protection sociale du monde agricole et rural. Même constat chez les professionnels de l'hôtellerie. «Celui qui veut embaucher sur un site touristique est automatiquement confronté à la question de l'hébergement», admet Francis Attrasic, vice-président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie.

Débrouillardise. Pour le saisonnier le calcul est vite fait : un studio à la mer ou la montagne se loue autour de 600 euros la semaine... pour un salaire mensuel rarement supérieur à 1 000 euros. Pour travailler et se loger quand même, la débrouillardise et l'inconfort prévalent : location de garages, de caves, camping sauvage... Témoignage extrême d'un saisonnier de Megève, mentionné dans une étude de la Fondation Abbé Pierre, en 2002 : «Nous dormons au milieu des rats et des araignées (...). Je suis régulièrement piqué par ces saloperies.» Autres cas de figure cités : «Quatre à cinq salariés logés dans un studio de 20 m2, squat dans un hôtel désaffecté, nuit improvisée dans une voiture...»

Ce n'est pas le cri d'indignation du fondateur d'Emmaüs q