«Non, contrairement à ce qu'affirme l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans son rapport du 11 août. Bien sûr, les marchés spéculent sur le cours du baril de pétrole et font souvent preuve de myopie. Mais, si l'on regarde attentivement les raisons de la flambée, on est plutôt face à de l'exubérance rationnelle. Aucun élément objectif ne peut aujourd'hui jouer à la baisse. La demande n'a jamais été aussi forte, tirée par la Chine, le Japon et l'Inde, mais aussi par les Etats-Unis, qui absorbent 20 millions de barils par jour, 25% de la production mondiale. L'offre, c'est nouveau, est à flux tendu : seule l'Arabie Saoudite a encore des capacités de production inutilisées. Quant aux stocks des entreprises, ils sont moins bons que la moyenne, et, hors réserves stratégiques, les stocks des Etats s'amenuisent: ils ont reculé pour la troisième semaine consécutive aux Etats-Unis... En outre, la conjoncture géopolitique est durablement instable. Il y a bien sûr l'enlisement en Irak et les menaces sur les installations pétrolières. Il y a aussi les craintes d'attentats en Arabie Saoudite et le risque de départs des personnels techniques étrangers du royaume ; l'instabilité chronique au Nigeria, au Venezuela. Sans parler de la saga Ioukos en Russie, plus grande compagnie pétrolière dans le premier pays producteur de pétrole mondial, qui pèse 1,7 million de barils/jour. La Chine tremble: elle importe 400 000 barils/jour de Ioukos, soit 7 % de sa consommation! Tous ces éléments ex
Interview
48 dollars le baril, résultat d'une exubérance irrationnelle?
Article réservé aux abonnés
par Christian Losson
publié le 20 août 2004 à 1h49
Dans la même rubrique