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Libération

La Belgique se débat dans les 38 heures

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La filiale d'un groupe allemand fait pression pour le retour aux 40 heures hebdomadaires.
publié le 21 août 2004 à 1h50

Bruxelles correspondance

La Belgique va-t-elle retourner aux 40 heures de travail hebdomadaire ? Après l'Allemagne et les Pays-Bas, le débat s'est ouvert ici en milieu de semaine, au lendemain de l'annonce par la direction d'une entreprise sidérurgique liégeoise de sa volonté d'augmenter le temps de travail de ses ouvriers pour renforcer sa compétitivité. Un sujet qui promet une rentrée sociale houleuse au gouvernement du libéral Guy Verhofstadt.

«Impensable». C'est l'entreprise Marichal Ketin, filiale du groupe allemand Gontermann Peiper, qui a provoqué le débat, en présentant un projet comparable à celui de Bosch en France ou Siemens en Allemagne (lire ci-contre). Mercredi, la direction a fait part de son intention de voir ses 140 salariés travailler 40 heures par semaine, contre 36 actuellement, et ce sans augmentation de salaire. Dès le lendemain, les ouvriers ont refusé la proposition à l'unanimité et ont demandé à leurs dirigeants de «se démener pour remédier à une situation pour laquelle [ils] ne sont en rien responsables». Confrontée à l'augmentation du prix des matières premières, l'entreprise a enregistré une perte de 1,7 million d'euros en 2003. «Il n'y a guère que l'augmentation du temps de travail qui puisse permettre à l'entreprise de passer ce cap difficile et de rester sur le marché», explique Vincent Lecomte, directeur général de Marichal Ketin.

«Revenir aux 40 heures, c'est revenir sur un acquis social majeur. C'est impensable et inutile», a déclaré vendredi l