Combien de temps Ioukos continuera-t-il de pomper ? Condamné à verser 3,4 milliards de dollars d'arriérés d'impôts avant la fin du mois, le géant pétrolier russe est au bord de la faillite, menacé par un pouvoir qui entend écraser les ambitions politiques de son fondateur, Mikhaïl Khodorkovski, emprisonné pour «évasion fiscale». Le groupe, dont les comptes et les actifs sont bloqués, n'a plus de cash pour faire face à ses engagements. Des faits qui affolent les analystes. Et inquiètent surtout les deux premiers consommateurs de brut au monde : les Etats-Unis (24 %) et la Chine (8 %). Ioukos fournit 400 000 barils par jour au régime chinois. Soit 7 % de sa consommation nationale.

Panne sèche. Porté par une croissance insolente, l'appétit pour le brut explose en Chine (+ 30 % en un an). Et Pékin tremble de voir son moteur tomber en panne sèche. D'autant que sa consommation de pétrole devrait doubler d'ici à 2020 et que Ioukos aurait dû multiplier par plus de deux ses livraisons d'ici à 2006. La Chine a pris sa plus belle plume pour demander à Vladimir Poutine et à son Premier ministre de se montrer vigilants... Elle se dit même prête à régler de sa poche, à compter du 10 septembre, la facture des livraisons de Ioukos à la société des chemins de fer russes. Et s'est mise sur les rangs pour acquérir la première filiale du géant pétrolier russe, Iouganskneftegaz, si la Russie autorise les compagnies étrangères à participer au processus de vente d'actifs de la compagnie.

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