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Libération

L'accord sur les fruits et légumes est déjà pourri

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La grande distribution refuse de payer un prix minimum aux producteurs.
publié le 24 août 2004 à 1h52

Moins de quinze jours après la proposition de Nicolas Sarkozy d'un prix d'achat minimum aux producteurs de fruits et légumes pour tenter de les sortir de la crise estivale, l'échec est patent. Les effets pervers ont été immédiats. Soit les chaînes d'hypermarchés refusent de payer un prix minimum aux producteurs qui ait valeur d'un accord national, soit elles se tournent vers d'autres sources d'approvisionnement.

Exemple : les producteurs de tomates étaient parvenus ces derniers jours à signer un accord de prix garanti avec la grande distribution à 85 centimes le kilo. Ils ont rapidement déchanté : pas folles, les grandes enseignes, qui disposent de réseaux importants de producteurs en Europe, se sont aussitôt fournies hors de France, notamment en Hollande où le prix des tomates est «inférieur au prix français de 20 centimes au kilo», selon Pascal Coste, responsable du dossier à la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles). Du coup, pour rester dans la course les maraîchers français viennent eux-mêmes de revoir à la baisse leur «prix minimum» : ils ne réclament plus que 50 à 60 centimes, un seuil inférieur à leur coût de revient.

Ce week-end, c'est Christian Jacob, ministre délégué au Commerce, qui y est allé de sa proposition. Pour calmer la colère des producteurs, Jacob estime, à la différence du ministre de l'Economie, qu'il faut «encadrer les marges» de la grande distribution : avec ce mécanisme dit «du coefficient multiplicateur», quand les prix so