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Libération

Un banc d'essai pour Sarkozy

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Vivendi lui sert de test pour sa politique de lutte contre les délocalisations.
publié le 27 août 2004 à 1h55

Voici à nouveau Vivendi promu au rang de meilleur partenaire du pouvoir politique. Au temps faste de Jean-Marie Messier, et de la gauche, le groupe soignait son image de marque en participant à la lutte contre l'exclusion. La fondation Vivendi a disparu dans le désastre des années 2000. Aujourd'hui, Vivendi sert de laboratoire à Nicolas Sarkozy. On ne cache pas dans son entourage que l'accord annoncé hier «préfigure la philosophie des mesures à venir pour lutter contre les délocalisations», contenues dans le projet de loi de finances pour 2005.

En juillet, le ministre de l'Economie annonçait une «mesure régionalisée dont bénéficieraient les bassins d'emplois frappés par les délocalisations». L'opportuniste ministre a donc bondi sur l'occasion que présentait Vivendi. «Lorsqu'il a appris la demande du groupe pour bénéficier du régime fiscal mondialisé, il a demandé qu'on en profite pour exiger des engagements précis», explique-t-on à Bercy. Les zones géographiques bénéficiaires de la modeste manne de Vivendi ont été choisies avec soin. «Nous avons considéré le taux de chômage local et son évolution», plaide-t-on à Bercy. Les «sites pilotes» correspondent aux catastrophes industrielles dont le gouvernement doit gérer les conséquences : Belfort, avec Alstom, dossier chéri de Sarkozy, Douai avec Metaleurop, Arles avec Panzani, etc. Il en est pour qui c'est, hélas, trop tard : Timing, le sous-traitant de SFR-Cegetel (Libération du 24 août), n'est pas compris dans l'accord. 210 empl