Berlin de notre correspondante
Chez Adidas-Salomon, on ne badine pas avec les trois petites bandes. Le groupe d'équipements sportifs, installé à Herzogenaurach en Bavière, a déposé cette semaine une plainte contre Polo Ralph Lauren, l'une des filiales du groupe de luxe américain Ralph Lauren pour «détournement de marque». Les Allemands reprochent aux Américains d'avoir commercialisé une veste comportant sur chaque manche deux bandes qui présentent une grande similitude avec son propre sigle. Deux bandes, ce n'est pourtant pas trois... «Peu importe qu'il y en ait deux ou quatre, commente Anne Putz, porte-parole du groupe sportif. Nous devons protéger notre marque, car les gens ne s'amusent pas forcément à compter combien de rayures il y a sur le produit et ils risquent de se sentir floués s'ils s'aperçoivent à terme que le produit qu'ils ont acheté n'était pas vraiment du Adidas.»
Ce n'est pas la première fois que le deuxième groupe d'articles sportifs mondial lance une procédure de la sorte. Adidas dispose d'un service spécialisé de dix-neuf personnes, chargé de débusquer les contrefaçons un peu partout. Adolf Dassler, le fondateur du groupe, a déposé le logo à trois bandes dès 1949. Les insignes firent leur première grande apparition aux Jeux olympiques d'Helsinki en 1952. Deux ans plus tard, l'équipe nationale d'Allemagne portait des Adidas aux pieds lorsqu'elle a remporté la Coupe du monde à Berne. Depuis lors, l'équipementier considère les trois bandes comme son plus préci