On ne prête pas toujours attention aux textes votés en plein été. Ainsi la loi du 26 juillet 2004 relative aux entreprises de transport aérien. Elle a été conçue pour adapter la législation française à la fusion d'Air France avec KLM. Les autres compagnies ne se sentaient donc pas très concernées. A tort. En cause, cette simple phrase : «Le personnel navigant de l'aéronautique civile (...) ne peut exercer aucune activité en qualité de personnel de cabine dans le transport aérien public au-delà d'un âge fixé par décret.» L'amendement vise les personnels navigants commerciaux (PNC) de toutes les compagnies, pas seulement ceux d'Air France... Selon la profession, le décret devrait fixer à 55 ans l'âge limite. Autrement dit, à 55 ans, débarquement immédiat pour les hôtesses de l'air et les stewards. Même s'ils n'ont pas travaillé suffisamment pour toucher à taux plein retraite et complémentaire.
Sécurité. Cette disposition est, paradoxalement, le fruit du lobbying des syndicats de PNC auprès de Matignon et de Charles de Courson, le rapporteur (UMP) du projet de loi à l'Assemblée. Au départ, ils voulaient glisser dans le texte une garantie de maintien des privilèges des PNC d'Air France au-delà de la privatisation. Ces derniers, grâce à leur statut particulier, pouvaient jusqu'à présent prendre leur retraite à 55 ans, alors que les PNC des autres compagnies devaient patienter jusqu'à 65 ans. Pour convaincre le Parlement, l'Unac (Union des navigants de l'aviation civile) et le SNPN