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Libération

L'Etat en posture de stocks

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publié le 30 août 2004 à 1h56

France Télécom s'invite au petit club des grosses sociétés qui distribuent des stock-options. L'opérateur a convoqué mercredi à Paris une assemblée générale extraordinaire (AGE) qui entérinera l'intégration de Wanadoo dans France Télécom (FT). Et ouvrira, du même coup, la porte à la distribution de stock-options. Jamais une entreprise publique n'avait osé franchir ce pas. L'opérateur explique qu'il n'a pas le choix. L'intégration juridique et comptable de Wanadoo au sein de FT va se traduire par la disparition de la société. Or, 1 300 à 1 500 dirigeants et cadres salariés détiennent des options Wanadoo, à hauteur de 2,16 % du capital, qui vont s'évanouir, elles aussi, dans l'opération. «On est tenu de respecter nos obligations vis-à-vis des salariés», justifie la direction. D'où la décision de transformer leurs options Wanadoo en options FT. Mais Wanadoo n'est en réalité qu'un prétexte. Alors qu'il suffisait de limiter le volume de capital à distribuer à 0,4 % de titres France Télécom pour servir les salariés de Wanadoo, l'opérateur a fixé l'enveloppe à 2 %, afin d'étendre la manne à l'encadrement de la maison mère. Cela équivaut à geler 40 millions d'actions, pesant au cours actuel 1 milliard d'euros... Mercredi, l'assemblée générale est invitée à adouber ce processus et à déléguer aux administrateurs du groupe le soin de le mettre en oeuvre. Personne ne sait, pour l'heure, quand le feu vert sera donné ni qui sera concerné.

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