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Libération

Dérapages incontrôlés

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240 euros pour Morgane, 300 euros pour Solène, les factures explosent.
publié le 1er septembre 2004 à 1h57

Morgane, 20 ans (Paris Xe), fait partie des addicts au mobile. A l'automne dernier, petit coup de fil du service clientèle d'Orange. Morgane raconte : «J'avais un compte bloqué. Et l'opératrice me gonfle avec l'offre Pro Infini. Ce sera mieux pour moi qui téléphone trop et qui me ruine en recharge. C'était vachement bien emballé.» Morgane s'engage sur un abonnement de 10 heures à 100 euros par mois, une formule spéciale «Pro». La jeune femme, serveuse et logée dans un ministudio, n'a pas de téléphone fixe. «Tous mes copains sont sur mobile et on fonctionne tous pareil.» Dès janvier, les factures dérapent : 150, 200 euros, jusqu'au coup de bambou : 240 euros pour le mois de mai. Trop pour son compte en banque qui passe dans le rouge. Morgane appelle Orange pour rebasculer sur un compte bloqué. «Tout devait être fait dès le 18 juin.» Elle devra patienter jusqu'au... 18 août. Solène, 17 ans, lycéenne à Fontainebleau, vit, elle, chez ses parents. Comme Morgane, elle ne joint ses copines que sur leur mobile, mais depuis le fixe de la maison. En mars, coup de sang des parents après les 300 euros d'appels vers le portable du petit ami. Depuis, le téléphone du foyer est verrouillé. Même manoeuvre dans le foyer d'en face. Son petit copain raconte : «Maman bloque le téléphone fixe dès qu'elle va faire une course.»

Ces exemples sont des cas extrêmes. Mais, dans toutes les familles ou presque, un jour, la facture du téléphone a disjoncté. L'Insee a calculé qu'entre 1993 et 2003 le poste