France Télécom privatisée. Le coup, annoncé pour l'automne et soigneusement préparé depuis longtemps, est parti hier sans prévenir. L'Etat a cédé hier, en une seule journée, 9,6 % du capital de l'opérateur public, soit 4,5 milliards d'euros. Il passe donc sous la barre symbolique des 50 %, pour se caler entre 41 et 43,5 % du capital global la cession pourrait aller jusqu'à 5,2 milliards d'euros.
L'annonce a pris de court administrateurs, salariés-fonctionnaires et même les marchés financiers. Et provoqué une vraie déflagration. Bercy, en grand maître du timing, a saisi l'occasion de l'assemblée générale convoquée hier en soirée, pour tout précipiter. Elle devait entériner ce qui constituait déjà un premier bouleversement pour les salariés du groupe : l'introduction des stocks options chez l'opérateur public. Un second bouleversement «surprise» a cueilli l'assemblée, autrement plus conséquent. Sur le trottoir, juste avant l'assemblée générale, une petite délégation de syndicalistes est venue brandir des pancartes hostiles préparées dans la plus grande hâte contre les stocks options et contre la «privat». Elle n'a pas vraiment ému le petit flux des actionnaires.
Montage. Le compte à rebours de cette affaire s'est enclenché mardi soir. Les administrateurs sont invités par la direction de France Télécom à se réunir le lendemain en conseil d'administration dès 8 h 30, sans indication de l'ordre du jour. D'emblée, le représentant de l'Etat, Denis Samuel Lajeunesse, lâche le morcea