Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Economie, a ouvert le tiroir caisse et pris les gros billets. Car France Télécom, c'était, c'est encore, la plus grosse participation cessible de l'Etat. L'entreprise on ne dira plus jamais l'opérateur public représente près de 60 % des 44 milliards d'euros que l'Etat possède dans des sociétés cotées. Le ministre d'Etat a donc choisi de vider en partie la cagnotte. Ne resteront plus au ministre des Finances, ou à son successeur, que quelques rares beaux morceaux : essentiellement 40 % dans Air France-KLM et 100 % d'Aéroport de Paris. L'ouverture à venir du capital des sociétés d'autoroutes, puis celle, plus lointaine, d'EDF et GDF ne produiront pas d'argent frais directement à la puissance publique, puisqu'il s'agira dans les deux cas d'augmentations de capital.
C'est peu dire que Nicolas Sarkozy était pressé. Les services de Bercy ont été mobilisés mardi en début de soirée et n'ont terminé leur travail que vers 7 heures du matin, hier. Une nuit pour boucler une opération si souvent annoncée et tellement attendue : tout cela respire un peu la précipitation. Il y a évidemment (lire ci-contre) des explications tenant aux marchés financiers. Il y a aussi l'urgence politique : nul doute qu'avant de partir, le futur président de l'UMP désire afficher un bilan en ordre. Rien ne serait pire pour lui que de laisser derrière lui des arguments de mauvaise gestion à disposition de ses ennemis politiques.
De ce point de vue, le Sarkozy de 2004 a tiré