Rome, de notre correspondant.
A deux semaines de l'échéance fixée pour présenter le plan de sauvetage d'Alitalia, les discussions entre la direction et syndicats de la compagnie sont pratiquement au point mort. Agacé par l'attitude des syndicats, le ministre des Infrastructures Piero Lunardi les a alertés cette semaine : «S'ils ne collaborent pas, 22 000 personnes finiront à la rue.» Les organisations de salariés consentent à des gains de productivité mais rejettent l'idée de suppressions d'emplois massives. Les deux principaux syndicats de pilotes se sont déclarés favorables à un alignement, en terme de productivité, sur Lufthansa et Air France. Mais la situation de la compagnie est si catastrophique que le président d'Alitalia Giancarlo Cimoli, a laissé entendre que ces concessions n'étaient pas suffisantes.
Au rythme de deux millions d'euros de pertes par jour, la compagnie aérienne ne peut plus faire face. D'ici le 15 septembre prochain, Giancarlo Cimoli doit faire approuver par les syndicats son plan de sauvetage. En cas d'échec des négociations, Alitalia ne pourra accéder au crédit bancaire relais de 400 millions d'euros garanti par l'Etat qui fournirait un répit de quelques mois. Alitalia, détenue à hauteur de 62 % par l'Etat, risque donc la mise en faillite. La menace est d'autant plus sérieuse qu'à l'issue du conseil d'administration de lundi, les dirigeants de la compagnie ont révélé qu'il ne restait plus que 72 millions d'euros dans les caisses, à peine de quoi paye