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Libération

SPGO, une société de sécurité peu sociale pour ses salariés

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Nouvelle affaire de licenciement abusif pour cette entreprise chargée de la surveillance de sites sensibles, comme des centrales d'EDF et Eurotunnel.
publié le 3 septembre 2004 à 1h59

Pour avoir participé à une bagarre afin de récupérer un scooter volé, Michel Adam, 31 ans, a perdu son emploi en juin. Il travaillait pour SPGO, (Sécurité prévention Grand Ouest) qui l'a licencié pour un refus d'agrément préfectoral au motif que son nom figurait au fichier Stic de la police (système de traitement des infractions constatées), comme trois autres collègues (Libération du 13 août). Hier, le conseil de prud'hommes de Cherbourg (Manche) a reconnu qu'il s'agissait d'un «licenciement abusif» et d'une «procédure vexatoire». Il a ordonné sa réintégration immédiate en CDI. Pas de commentaire de la part de SPGO, dont la direction restait, hier, injoignable au siège de Saint-Arnoult, près de Deauville (Calvados).

«Au-dessus des lois». L'entreprise sous-traite les rondes de sécurité et la surveillance de plusieurs sociétés. EDF et Eurotunnel figurent parmi ses clients les plus importants. Dans la profession, l'entreprise est surtout réputée pour les nombreuses procédures prud'hommales dans lesquelles elle est impliquée. Difficile de savoir précisément combien. Des responsables syndicaux avancent «plus d'une centaine de dossiers» pour ces derniers mois. Les plus polis d'entre eux cataloguent SPGO comme «boîte à problèmes», qui «se croit au-dessus des lois». Mais cela pourrait se retourner contre elle : «On a appris que la commission nationale d'éthique d'EDF écartait SPGO de tous ses prochains appels d'offres, parce qu'elle ne joue pas le jeu du social», témoigne Olivier Me