Menu
Libération

Le FMI plus conciliant avec le Brésil

Article réservé aux abonnés
Le Fonds envisage d'autoriser le pays à dépenser davantage pour ses infrastructures.
publié le 6 septembre 2004 à 2h01

São Paulo, de notre correspondante.

C'est une première. Par la voix de son nouveau directeur, Rodrigo Rato, qui achevait vendredi au Brésil son périple sud-américain, le Fonds monétaire international (FMI) a évoqué la possibilité de réduire l'excédent budgétaire du Brésil. Exigé par le FMI en échange de son aide financière, l'excédent dit «primaire» sert à honorer le service de la dette. Mais il contraint le Brésil à réduire l'investissement public, malgré l'urgence de la lutte contre la pauvreté qui frappe près du tiers de sa population.

«Discipline». Pour rassurer les créanciers du pays qui craignaient de le voir déclarer un moratoire sur la dette, le président Lula avait dû, en 2003, élever de son propre chef l'excédent de 3,75 % à 4,25 % du PIB. Un taux qui a finalement atteint 5,59 % au premier semestre 2004 ­ le gouvernement ne dépensant pas l'intégralité du budget alloué ­ sans pour autant suffire à éponger les intérêts astronomiques de la dette, qui ont coûté 145 milliards de reals (41,1 milliards d'euros) l'an dernier (plus de 10 % du PIB).

Le FMI applaudit la «discipline» du leader de gauche, devenu son meilleur élève après avoir été sa bête noire. Mais pour Lula, qui a fait de la lutte contre la pauvreté sa priorité, la tâche n'est pas facile. D'où sa revendication d'un assouplissement de l'excédent budgétaire autorisé par le FMI, pour pouvoir investir davantage dans l'infrastructure défaillante du pays.

Neuf ONG ont fait écho au Président lors d'une rencontre avec Ra