Laurence et Emmanuel sont des cadres sur le départ. Entre veille active et passive, ils surveillent les offres encore minces espérant que la reprise leur permettra de trouver mieux ailleurs.
Emmanuel, 33 ans, cadre commercial dans un laboratoire pharmaceutique
«Le matin je ne me lève pas en me disant "Yes ! je vais faire un truc bien". Il faut bien bouffer, mais est-ce qu'on doit pour autant s'emmerder toute sa vie au boulot ? Je ne suis pas dans la frénésie de la recherche. Ma démarche est plutôt opportuniste, je me suis donné trois ans pour trouver autre chose. Alors que d'autres envoient des mails, des CV et passent des entretiens, je ne consulte qu'une fois par mois les sites d'emplois de cadres, j'ai postulé pour une offre il y a peu, je n'ai pas eu de réponse. En réalité, je ne suis pas à plaindre. Mon boulot est confortable mais je m'y ennuie. Les objectifs qu'on me fixe ne sont pas faramineux. Ma journée de travail est rythmée par des réunions où on ne décide rien avec des équipes fonctionnarisées à qui il faut faire croire qu'elles ont trouvé toutes seules les idées. C'est bien payé, il y a pas mal d'avantages, des primes exceptionnelles, un intéressement aux résultats et un contrat 35 heures plutôt large. Je n'ai pas l'impression de voler mon argent tous les mois, mais mon travail est loin d'être violent. Je ne pense pas non plus m'enrichir énormément dans ce job. Mais je ne bougerai pas pour bouger. Je cherche un poste dans lequel je puisse m'accomplir. Je voudrais