Avec Pierre Gadonneix, l'actuel PDG de Gaz de France, nommé à la présidence d'EDF, le feuilleton de la succession de François Roussely se terminerait de manière paradoxale. Après avoir fait l'objet d'une bataille de réseaux politiques, le poste échouerait à un homme qui n'a pas beaucoup d'appuis politiques.
Principale affiliation connue pour Gadonneix, une proximité avec Alain Madelin qui l'avait nommé en 1987 directeur général de l'entreprise gazière, ce qui lui avait valu une étiquette de «libéral». Mais à 61 ans, «Gado», son surnom à GDF, est tout sauf un idéologue. Lui se verrait comme un «industriel». Cet homme discret a su composer avec des gouvernements de droite comme de gauche. Et il s'est adapté au statut public de l'entreprise, tout en réclamant constamment l'ouverture de son capital pour affronter la libéralisation du marché.
Son parcours professionnel a oscillé entre privé et public. Polytechnicien, il a commencé comme ingénieur dans le groupe Elf, puis a créé une société de services en informatique, qu'il a revendue, avant d'intégrer, en 1972, l'Institut de développement industriel, une structure publique d'aide aux PME. De là, il passe aux cabinets de Michel d'Ornano et de René Monory, et se retrouve à la tête de la direction des Industries métallurgiques mécaniques et électriques, de 1978 à 1987. De 1987 à 1996, il est le numéro 2 de GDF sous trois présidents différents. Enfin, à 52 ans, sa patience est récompensée quand le gouvernement Juppé le nomme à la tête