Brouillard chez France Télécom sur le nombre de grévistes. Dès la mi-journée, la direction de l'opérateur historique sort de son chapeau le chiffre de 16 % : la proportion de grévistes dans le groupe, toutes filiales et divisions confondues (Orange, Equant, Wanadoo...). Il sera relevé en fin de journée à 18,3 %. De leur côté, les syndicats peinent à rassembler les données. L'appel à la grève a été lancé par les syndicats coalisés au lendemain de la privatisation du groupe, le 1er septembre. Mais, à la mi-journée, et contrairement aux usages, les directions régionales de France Télécom ne communiquaient aucun relevé à leur échelle. «C'est la première fois, insiste Joëlle Roeye, secrétaire de la fédération CGT-PTT, que la participation n'est donnée qu'au niveau du groupe.»
Pour le syndicat, cela ressemble fort à une manoeuvre pour en minimiser l'impact : «On note, nous, une ampleur très importante dans la maison mère.» D'après la centrale, la mobilisation tournerait entre 30 % et 70 %. Même irritation chez SUD PTT. D'après les premiers chiffres rassemblés par le syndicat dans la matinée, le taux s'établissait autour de 20 %, mais la centrale n'excluait pas de le remonter entre 25 % et 30 %. Jacques Lemercier, secrétaire de FO PTT, est très incisif à propos des manoeuvres entreprises par l'état-major de Thierry Breton : «Les directions des relations humaines avaient pour consigne d'être très discrètes à propos des comptages à donner aux médias.» Tandis que chez SUD PTT, on ajout