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Libération

Le patron «hors-la-loi» de Flodor devant la justice

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L'usine de chips de Péronne avait été démontée en catimini en août 2003.
publié le 8 septembre 2004 à 2h02

Péronne (Somme) envoyé spécial

A la barre, Vilmo Maderi. Un Italien de 55 ans, pas très grand mais élégant. Une chevelure blanche, un costume bleu-gris à fines rayures, des chaussures à boucles. Un homme et un symbole, celui d'une «conception perverse et dangereuse des relations sociales», pour reprendre l'expression du procureur Weissbuch. Jusqu'en septembre 2003, Vilmo Maderi était directeur de l'usine de fabrication de chips Flodor à Péronne. Il comparaissait hier devant le tribunal correctionnel de la ville.

En cause : le démontage et le déménagement en catimini d'une partie de l'outil de production en août 2003. Les salariés avaient alors été mis en congé forcé et des vigiles italiens appelés en renfort avaient organisé le transfert d'une chaîne de travail de Péronne vers Turin, un autre site du groupe italien Unichips, la maison mère de Flodor. Ce n'est pas le transfert de matériel qui était contesté. Mais la méthode utilisée. «Il s'agit de comprendre pourquoi ce qui aurait pu être une opération des plus ordinaire s'est transformé en opération commando de grand banditisme», a lancé Me Ghenim, l'avocat des parties civiles. Maderi est jugé pour «entrave» au comité d'établissement et au comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, ainsi que pour «obstacle» aux fonctions d'inspecteurs du travail et à celles de délégué syndical. Autrement dit, il est accusé de n'avoir pas respecté les procédures prévues par le code du travail. Selon sa défense, il n'est, dans c