Théoriquement, une directive européenne de droit social doit plutôt conduire à une amélioration des conditions de travail... Mais là, le ministère des Transport vient de mettre les syndicats routiers en furie. Dans son plan d'urgence destiné à aider les patrons routiers (Libération d'hier), le ministère s'est servi de la transposition de deux directives pour dégrader, selon les syndicats, les conditions de travail des conducteurs français.
Dumping. Dans un secteur qui ressemble en Europe à une véritable jungle sociale depuis sa libéralisation en 1997, la France a toujours été très en avance sur la protection des conducteurs, notamment en termes de durée du travail. En mars 2002, la Commission, pour faire cesser le dumping social, a enfin adopté une directive sur le temps de travail des conducteurs européens, qui s'est toutefois révélée moins contraignante pour les employeurs que le décret Gayssot régissant l'activité en France. Visiblement sensibles aux plaintes des employeurs, les services de Gilles de Robien ont donc profité de la transposition de la directive pour mettre un peu de souplesse dans le dispositif français.
La durée légale du temps de travail en France ne sera pas modifiée mais sera calculée sur trois ou quatre mois au lieu d'un seul, permettant aux employeurs davantage de flexibilité. Le calcul des repos compensateurs sera aussi modifié, entraînant une diminution de ces derniers.
Il s'agit, selon le ministère, d'un «petit chouïa de souplesse». Les syndicats ne l