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Libération

Avec Juncker, l'Europe donne un visage à l'euro

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Les ministres des Finances de l'Eurogroupe ont élu le Premier ministre luxembourgeois. Pour un mandat de deux ans.
publié le 11 septembre 2004 à 2h06

La Haye, envoyé spécial.

L'euro a enfin un numéro de téléphone : les ministres des Finances de la zone euro ont décidé, vendredi, de mettre fin au système baroque de la présidence semestrielle tournante et d'élire pour deux ans un président stable. L'heureux élu est le Premier ministre et ministre des Finances luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, qui prendra ses fonctions le 1er janvier 2005. Un vice-président lui a été adjoint (pour un an et demi) en la personne du ministre des Finances autrichien Karl-Heinz Grasser, ex-membre du FP÷, le parti de Jorg Haider. «Les Européens comprendront ainsi qu'il y a un gouvernement économique en Europe», s'est réjoui Nicolas Sarkozy. Un gouvernement très marqué à droite, comme il se doit, les sociaux-démocrates étant largement minoritaires en Europe.

Il aura fallu sept ans pour que les douze membres de l'Euroland parviennent à se doter d'une présidence stable. En 1997, la plupart des pays s'étaient opposés à toute institutionnalisation de l'Eurogroupe, l'instance de rencontre informelle des ministres des Finances de la zone euro, comme le souhaitaient la France mais aussi la Commission. L'Allemagne, en particulier, alors gouvernée par les démocrates-chrétiens, craignait qu'un président fixe ne fasse de l'ombre au président de la Banque centrale européenne (BCE) et ne porte indirectement atteinte à son indépendance. Depuis, chacun a pris conscience de la faiblesse du pouvoir politique face à la toute-puissance de Francfort : «Il y a un désé