Les Etats-Unis glissent en coulisse un joker dans la partie de poker diplomatique engagée avec la France sur la dette irakienne. Objectif : pousser Paris, partisan d'une annulation de 50 % de l'ardoise, à s'aligner sur Washington qui veut en rayer 95 %. Selon nos informations, face à l'impasse actuelle (Libération de vendredi), le gouvernement américain souhaite annuler toute la dette multilatérale de «tous les pays très endettés». Soit les 37 «éligibles» des 42 pays retenus par l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), lancée en 1996. «Puisque la France ne veut pas faire de l'Irak une exception, les Etats-Unis vont vendre un package dans lequel ils intègrent l'Irak», résume-t-on au Club de Paris, groupe informel de pays créanciers chargé de renégocier les dettes des PPTE. Et rebondir sur le mot de Jacques Chirac, lors du G8 (le club des pays riches) de Sea Island, en juin. Il avait expliqué alors que les pays pauvres ne pourraient pas comprendre qu'on fasse en trois mois pour l'Irak plus que l'on a fait en dix ans pour les 37 pays pauvres très endettés .
Dès Sea Island, la proposition informelle américaine a donné lieu à un marchandage «homérique», rappelle un observateur britannique. Rien n'avait filtré. Depuis, le Trésor américain a relancé la plupart des pays du G8. La question devrait être abordée dès lundi à Washington lors d'une réunion de hauts fonctionnaires du G8 finance. Et, en cas d'accord, l'administration Bush pourrait l'annoncer le 1er octob