A La Haye,
Nicolas Sarkozy persiste. Et peu importe si sa proposition de couper les aides régionales européennes (fonds structurels) aux pays de l'Est qui pratiquent le dumping fiscal fait hurler les nouveaux entrants et isole le gouvernement français au sein de l'Union. Le ministre de l'Economie et des Finances est revenu à la charge, samedi, au second jour du conseil informel des grands argentiers de l'UE, en déclarant qu'il faut répondre «à l'angoisse des Européens, qui est réelle» face aux délocalisations. Or, pour Sarkozy, il semble bien que la fiscalité avantageuse sur les entreprises, notamment en Pologne et en République tchèque, explique, pour partie, les déménagements d'usines depuis la Vieille Europe.
C'est le 6 septembre que Sarkozy a repris à son compte une accusation déjà formulée au printemps par le chancelier allemand, Gerhard Schröder, et le Premier ministre suédois, Goran Persson, contre les huit nouveaux Etats membres accusés d'attirer les entreprises à coups de cadeaux fiscaux. Le ministre de l'Economie français a annoncé samedi qu'il allait écrire à ses vingt-quatre collègues de l'Union, avant de se rendre dans plusieurs pays d'Europe centrale afin de leur préciser ses idées. Le moment du forcing de Sarkozy n'est pas choisi par hasard : les Vingt-Cinq doivent décider d'ici à 2006 de la loi de programmation financière pour 2007-2013, et donc du montant des aides régionales et de leurs conditions d'attribution. Si les pays de l'Est peuvent refuser les demand