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Pressé par Bruxelles, Madrid ne renflouera plus ses chantiers navals

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Les amendes imposées par l'UE poussent le gouvernement à la semi-privatisation. Les syndicats appellent à la grève.
publié le 13 septembre 2004 à 2h07

Madrid, de notre correspondant.

Des barricades pour interdire l'accès au port de Gijón dans les Asturies (nord), des barrages de routes nationales et de voies ferrées près de Cadix, une irruption musclée au sein du parlement régional d'Andalousie... Dans toute l'Espagne, les ouvriers des chantiers navals se mobilisent avec fracas, ces jours-ci, pour tenter d'éviter ce que le gouvernement socialiste de Zapatero considère «inévitable» : une semi-privatisation des chantiers navals, dans le cadre d'un «plan de sauvetage» d'un secteur enfoncé dans une crise chronique et au bord du gouffre financier. Il y a en effet urgence : outre une lourde amende (308 millions d'euros) pour une éternelle «désobéissance» aux injonctions communautaires, Bruxelles exige aujourd'hui de Madrid 1,1 milliard d'euros, correspondant aux aides publiques «illégales» versées ces dernières années par les autorités espagnoles à la construction navale.

«Diktat». Comme un seul homme, les six syndicats d'Izar, l'entreprise regroupant les chantiers navals (elle-même aux mains d'une entité publique, la Sepi) ne l'entendent bien sûr pas de cette oreille. Pour eux, au lieu de se plier au «diktat de Bruxelles», il faut négocier avec l'Union et différer sine die les paiements réclamés. Et, surtout, comme le martèle Felipe Lopez, leader de la centrale Commissions ouvrières (CCOO), l'un des gros syndicats d'Izar, «ne tomber en aucun cas dans le giron privé : les chantiers navals doivent demeurer 100 % publics». C'est, à