Vincent Bolloré, premier actionnaire de Havas, peut souffler : l'agence française n'avalera pas son concurrent Grey. Hier, le groupe britannique WPP, géant mondial de la publicité, a annoncé avoir été choisi pour reprendre l'agence américaine Grey Global, numéro 7 mondial du secteur, écartant ainsi le français Havas, également sur les rangs. L'offre de WPP se situerait aux alentours de 1,34 milliard de dollars en cash et en actions, soit une valorisation un peu supérieure aux pronostics du marché.

Conflit ouvert. Si le dossier Grey est maintenant refermé, la bataille au sein de Havas n'est pas pour autant finie. En conflit ouvert avec l'actuelle direction, Bolloré n'avait pas réussi à convaincre le conseil d'administration de l'agence de tout le mal qu'il pensait de ce projet de rachat. Cette violente bataille de pouvoir risque de laisser des traces.

Selon nos informations, Alain Minc, l'essayiste conseiller des patrons et allié historique de Bolloré, s'est impliqué personnellement dans le dossier Havas. Minc, qui n'a pas répondu à nos appels, aurait téléphoné en début de semaine dernière à plusieurs administrateurs du deuxième groupe de publicité français. Le but du coup de fil : les convaincre de voter contre le dépôt d'une offre sur l'américain Grey. Minc leur a dit : «Vous ne représentez que vous-mêmes. Faites attention, Bolloré va bientôt devenir premier actionnaire», relate une source proche du dossier. L'intimidation a-t-elle fonctionné ? Difficile à dire. Reste que deu