Dans la jungle des entreprises de surveillance, subsiste normalement un code de bonne conduite. Même si les entreprises se succèdent au fil des appels d'offres, elles doivent, en guise de filet de sécurité, reprendre au moins 85 % des agents en poste. Mais cette fois, la règle n'a pas été respectée. Dimanche, à 23 h 59, la société Magg Sécurité était encore chargée de la surveillance de plusieurs gares parisiennes. Lundi matin, à 0 h 00, deux autres sous-traitants héritaient des contrats : AIPS-Société nouvelle (1) et SNGST (2). Or selon l'intersyndicale CFDT-CFTC-CGT-FO, seuls 34 salariés sur 98 auraient été repris par AIPS. Et zéro sur 55 par SNGST.
«Quand j'avais remporté ces contrats, la SNCF m'avait obligé à reprendre 100 % des salariés !», s'indigne Jean-Philippe Gosselet, président de Magg. «Si des patrons commencent à ne plus respecter la convention collective, on n'a plus une seule garantie», dénonce David Descroix, délégué FO. «On change sans arrêt d'employeur, renchérit Hicham Mohsny, de la CGT. J'en suis à ma neuvième boîte en douze ans. Ils offrent des prestations ultra-compétitives pour décrocher des marchés, puis s'aperçoivent que c'est intenable et s'en vont.»
La direction de SNGST incrimine le calendrier : «Magg ne nous a transmis que six noms en temps voulu. Puis un huissier nous a livrés d'autres dossiers, mais entre-temps, nous avions déjà engagé le personnel nécessaire.» Au nom d'AIPS, Guy Mobisa assure : «Beaucoup de salariés de Magg étaient en vacances q