Marseille, de notre correspondant.
Onze jours de grève et toujours l'impasse. Depuis le 4 septembre, le trafic de la SNCM (Société nationale Corse-Méditerranée) est paralysé entre la Corse et le continent, six bateaux sont bloqués dans l'île. A l'origine du conflit, le Syndicat des travailleurs corses (STC), ultramajoritaire chez les salariés insulaires, revendique une revalorisation salariale pour les employés sédentaires, le renforcement des pouvoirs de la direction locale à Bastia et un rééquilibrage des embauches en faveur des Corses. Cette revendication avait fait l'objet d'un précédent conflit, en mars. Mais l'accord conclu alors avec la direction a été déclaré illégal par la justice, saisie par la CGT qui l'estimait «discriminatoire».
Derrière ce conflit se joue une rude partie entre les deux syndicats. La CGT, avec une intersyndicale (mais sans le STC), est montée samedi à Paris rencontrer des représentants du gouvernement. Elle a obtenu des engagements de l'Etat. Du coup, la CGT a «suspendu», hier, son préavis de grève déposé pour jeudi. Elle attend un comité extraordinaire, vendredi, pour décider de la conduite à tenir.
Au sortir d'un été pourri dû à une mauvaise saison touristique, la SNCM affirme avoir déjà perdu, avec ce conflit, 2,2 millions d'euros et 28 000 passagers. La direction, qui table sur un déficit de 20 millions d'euros cette année, juge les revendications «plus politiques que sociales». Même écho chez certains syndicalistes : «Les nationalistes corses