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Phares ou rétros, le monopole des constructeurs menacé

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Bruxelles voudrait ouvrir le marché des pièces détachées à tous les fabricants.
publié le 15 septembre 2004 à 2h09

Bruxelles (UE), correspondance.

La Commission européenne veut s'attaquer au monopole des constructeurs automobiles. En adoptant hier une révision anticipée de sa directive de 1998, Bruxelles propose de libéraliser le marché des pièces détachées automobiles où la concurrence est aujourd'hui limitée par le droit de propriété des constructeurs sur le dessin de ces pièces. Argument du commissaire au marché intérieur, Frits Bolkestein : offrir un meilleur choix à un meilleur prix lors de l'achat de capots, pare-chocs, phares, pare-brise, toutes pièces de rechange «visibles». Seize pays, dont la France, sont concernés.

Profit. Deux ans après la refonte de la distribution auto, c'est, aux yeux de la Commission, «le bon moment» de permettre aux fabricants indépendants de s'attaquer à l'ensemble du marché communautaire. Parmi les vingt-cinq Etats membres, neuf ont déjà libéralisé leur marché par l'introduction d'une telle clause (Belgique, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne, Royaume-Uni, Hongrie et Lettonie). Dans les seize autres pays, l'automobiliste à la recherche d'une pièce de rechange neuve doit recourir au fabricant lui-même. La Commission estime que ces pièces sont de 6 à 10 % plus chères dans ces Etats. «La protection des dessins ou modèles sur le marché secondaire est surtout un outil aux mains des constructeurs automobiles pour générer du profit», affirme-t-elle.

Au sein de l'exécutif européen, les discussions ont été vives ces dernières semaines. Près d'une dizai