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Libération

Raffarin entre dans la danse antidélocalisation

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Pour préserver les emplois en France, le Premier ministre a annoncé la création de «pôles de compétitivité».
publié le 15 septembre 2004 à 2h09

Que les choses soient bien claires : le gouvernement a engagé la «mobilisation nationale contre les délocalisations». Toute nouvelle mesure sera désormais parée de cette vertu. Ainsi des «pôles de compétitivité» version Raffarin qui, pourtant, s'adressent avant tout à des entreprises relativement innovantes. Hier à l'issue d'un Comité interministériel pour l'aménagement et le développement du territoire (Ciadt), le Premier ministre a présenté cette «nouvelle stratégie» fondée «sur un partenariat actif entre industriels, centres de recherche et organismes de formation» sur un territoire donné. Les membres de ces pôles bénéficieront de subventions publiques, d'exonérations d'impôt sur les sociétés et d'allégements de charges sociales. Le tout financé par une enveloppe de 750 millions d'euros sur trois ans, de 2005 à 2007, principalement par l'Etat mais aussi par la Caisse des dépôts ou l'Anvar.

Les élus seront peu nombreux : une vingtaine, dans un premier temps, désignés au printemps. Nicolas Jacquet, délégué à l'Aménagement du territoire, avertit d'emblée : «Nous retiendrons les entreprises qui ont une vraie volonté de travailler ensemble, en lien, par exemple, avec une université. A condition qu'elles représentent une taille critique.»

Ce qui inquiète Jean-Marie Rouillier, président du Club des districts industriels français : «Des SPL (regroupements de PME-PMI spécialisées dans un domaine, ndlr) pourront-ils devenir pôles de compétitivité ?» Pour le consultant Pascal Perez, l