Bastia envoyé spécial
Pour la direction de la SNCM (Société nationale Corse Méditerranée), cet énième conflit avec le STC (syndicat des travailleurs corses), le deuxième de l'année, ne pouvait tomber plus mal, à la fin d'une saison touristique très morose. Pour les touristes aussi : «Ça fait dix ans que je viens en Corse, les prix sont de plus en plus élevés, et il y a toujours des problèmes avec les bateaux. Basta, comme ils disent», assure Yann, calaisien qui a «perdu un jour de vacances pour se réorienter sur un navire de la Corsica Ferries», la société concurrente. Depuis treize jours, les ferries de la SNCM sont bloqués par le syndicat d'obédience nationaliste dans les quatre principaux ports de l'île. Les négociations, bloquées depuis le 9 septembre, devraient reprendre ce matin sur l'île.
«Vache à lait». Le STC exige une revalorisation salariale, en partie accordée puisque la direction propose 700 euros annuels pour tous les salariés des agences portuaires, plus l'augmentation de 20 euros par mois de la prime insulaire. Mais ce n'est pas la question principale. «La Corse est la vache à lait de la compagnie, qui fait 80 % de son chiffre d'affaires avec les liaisons île-continent, tempête Alain Mosconi, secrétaire général du STC. Or le nombre de salariés corses à la SNCM est inférieur à 20 %. Nous demandons le partage, rien de plus. Qu'une embauche sur deux soit désormais réservée à un résident en Corse.» Se profile une vieille revendication nationaliste : la création d'u