Dans les étages de la tour, ça sent la fin de bail et l'état des lieux. La vieille convention (25 ans) qui unit la Société nouvelle d'exploitation de la tour Eiffel (SNTE, contrôlée à 30 % par la municipalité) à la Ville de Paris arrivera à son terme en décembre 2005. En début de semaine, des auditeurs mandatés par la mairie ont entamé le recensement du patrimoine de la SNTE. Les employés les mieux tuyautés savent que la Ville a aussi récemment demandé à un cabinet de conseil de préparer un business plan et de dégotter des investisseurs capables de présenter un dossier lors du prochain appel d'offres. Un appel d'offres dont la mairie entend se servir pour faire table rase, ne serait-ce que pour être en accord avec la loi sur les sociétés d'économie mixte (qui prévoit une participation de la Ville d'au moins 50 %).
Au-delà des aspects juridiques, la gestion à la sauce SNTE ne sied plus vraiment à la Ville de Paris. La société a redressé l'activité de la tour, qu'elle a récupérée dans un piteux état en 1980 (la fréquentation est passée de 3,3 à plus de 6 millions en vingt ans). Mais un rapport de l'inspection générale de la Ville, rendu l'an passé, pointe que la rémunération de la Ville est loin d'être optimisée. La comptabilité, jugée «complexe», voire «parfaitement inintelligible», se traduit parfois par des confusions qui rognent les revenus de la Ville. La SNTE aurait la fâcheuse habitude de provisionner des sommes considérables en vue de travaux (gros entretien et peinture