Menu
Libération

Renault plaide pour ses RTT

Article réservé aux abonnés
La CGT demande l'annulation de l'accord, la direction s'y accroche.
publié le 20 septembre 2004 à 2h13

On n'espérait pas entendre un employeur défendre ses 35 heures avec tant d'ardeur. Au TGI de Nanterre, ce vendredi 10 septembre, l'avocat de Renault plaide pour la sauvegarde de sa RTT : «Je vous demande, madame le juge, de ne pas remettre en cause notre accord. Imaginez ce que ça voudrait dire dans un groupe de 45 000 personnes, qui y sont soumises depuis cinq ans. Une sanction extrêmement lourde pour nos salariés.» Pour l'entreprise aussi : en négociant son accord de réduction du temps de travail en 1999, le constructeur automobile est parvenu à instaurer l'annualisation du temps de travail et une extrême flexibilité de sa main-d'oeuvre.

L'annulation intégrale de l'accord 35 heures, paradoxalement, c'est la CGT qui la réclame. Seul syndicat à ne pas l'avoir signé, elle estime que le texte est contraire à la loi Aubry et porte atteinte aux droits fondamentaux des salariés.La démarche surprend en pleine offensive gouvernementale contre la réduction du temps de travail. La CGT en est consciente, qui répète à tour de tracts aux salariés : «Nous ne contestons pas la RTT, mais l'application qui en a été faite chez Renault.»

Le temps libre gagné ? «Les salariés ne le maîtrisent pas», tranche Vincent Neveu, délégué syndical central adjoint CGT. En période «haute», ils peuvent travailler 46 heures par semaine. En cas de baisse d'activité ou de panne, «l'entreprise puise dans le compte épargne temps collectif où les salariés ont accumulé les jours de récupération pour les renvoyer che