Menu
Libération

L'Egypte réforme son économie

Article réservé aux abonnés
Tarifs douaniers et système bancaire : le nouveau gouvernement s'attaque à la crise.
publié le 21 septembre 2004 à 2h13

Le Caire, de notre correspondante.

Corruption, hausse des prix, dévaluations, taux d'inflation et de chômage avoisinant officieusement les 25 % : les Egyptiens, exsangues, frappés depuis quatre ans par une grave crise économique, réclamaient du changement. Le gouvernement d'Ahmed Nazif, nommé cet été, l'a bien compris : de la baisse des tarifs douaniers à la refonte du système bancaire, la liste des réformes ne cesse de s'allonger. Une petite révolution pour une économie qui fonctionne sur un mode quasi soviétique, asphyxiée par les subventions et la bureaucratie.

Au sein du gouvernement, les postes clés du Commerce extérieur ou des Investissements ont été confiés à de nouveaux ministres, proches de Gamal Moubarak, fils du raïs égyptien et dauphin potentiel. Dans sa course à la présidence, cet ancien banquier, présenté comme un libéral à l'américaine, s'est entouré d'hommes d'affaires. Pour Hervé Piquet, directeur de la mission économique française au Caire, la méthode du gouvernement est cohérente : «Pour moderniser l'économie et gagner la bataille de l'exportation, il faut attirer les investisseurs étrangers. L'Etat cherche à créer un environnement favorable, en s'attaquant, entre autres, aux droits de douane.» En moyenne, ceux-ci sont passés de 14,6 à 9 %. Une décision qui permet à l'Egypte de répondre aux exigences de l'OMC. L'Etat affirme que le manque à gagner sera compensé par la relance de l'activité et table sur un point de croissance supplémentaire dans les dix-huit