Entreprise cherche directeur général et administrateurs. Cause : les précédents sont mis en examen et ne peuvent plus se parler à cause du contrôle judiciaire. Voilà la petite annonce qu'Altran pourrait passer. Le groupe de conseil en technologies fait l'objet d'une instruction judiciaire pour avoir gonflé son chiffre d'affaires, via des fausses factures. Et il a annoncé hier la démission d'Hubert Martigny, Michel Friedlander (directeurs généraux) et Jean-Michel Martin (directeur général adjoint) en même temps que le lancement du «recrutement d'un directeur général en charge de la conduite opérationnelle du groupe». Aucun nom n'est avancé. Les trois directeurs, qui ont aussi abandonné leur siège d'administrateurs, resteront au sein du groupe. «Ils seront appelés à exercer de nouvelles fonctions», précise Altran, qui «respecte la présomption d'innocence».
Ces démissions en chaîne étaient inévitables depuis juillet dernier, quand le juge d'instruction Philippe Courroye avait mis en examen la plupart des dirigeants d'Altran pour «présentation de comptes infidèles». La société ne pouvait pas poursuivre normalement son activité, alors que les administrateurs n'avaient plus le droit de se rencontrer. Et l'allégement des contrôles judiciaires, un temps espéré, n'est pas venu. Seul Michel Friedlander, qui après deux semaines d'incarcération, s'était vu interdire de mettre les pieds chez Altran, a vu sa peine adoucie. Hier, la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris a rejeté